Le jeu du Je


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Auto-censure pour se protéger du sentiment  amoureux ?

 

 

 

Il y a environ 20 ans le VIH était mal connu et faisait affreusement peur, même de loin.

 

Il y a environ 20 ans je ne pensais pas qu’une personne séropositive puisse être aimée car rejetée d’emblée avant même que des sentiments amoureux n’aient eu le temps de s’installer.

 

Il y a environ 20 ans si il y avait bien une personne avec qui je croyais pouvoir connaître l’amour malgré ce virus c’était bien celle avec laquelle je vivais alors un amour fou que je sentais partagé.

 

Il y a environ 20 ans je n’ai pas compris pourquoi elle m’a quitté car je sentais notre amour si fort que je le croyais pouvant faire fi de ce virus.

 

Il y a environ 20 ans j’ai cessé de croire à la possibilité de connaître l’amour de nouveau dans ma vie.

 

Il y a environ 20 ans j’ai essayé de trouver le moyen de survivre avec ce qui m’effrayait bien plus que la mort : errer dans la vie sans espoir d’amour.

 

Il y a environ 20 ans j’ai tenté toutes sortes de stratégies de survie.

 

 

Je ne me souviens pas de tous les détails de cette guerre que je me suis livrée à moi-même, guerre civile pour mater mon cerveau, pour qu’il cesse de me faire désirer l’amour, ce fruit qui m’était alors devenu à jamais inatteignable.

 

Je ne me souviens de tous les conditionnements que j’ai effectués mais récemment je viens de songer à un mécanisme qui pourrait bien être la conséquence de certains d’entre eux.

 

J’ai cru réaliser récemment que ma mémoire faisait fréquemment des blocages, qu’en particulier ma mémoire retenait désormais difficilement le visage d’un être pouvant m’attirer sentimentalement et/ou sexuellement.

 

J’ai réalisé ceci par rapport à Douce Amie. Elle continue de représenter beaucoup pour moi mais si je l’ai déjà vue et entendue plusieurs fois (à distance il est vrai, pas « IRL ») je réalise que je ne parviens qu’à grand peine à imaginer son visage ou sa voix, comme si mon cerveau avait des réticences à stocker des informations pouvant favoriser le désir et par là même me nuire selon l’esprit du conditionnement opéré il y a… environ 20 ans.

 

Ce phénomène pourrait alors en partie expliquer la difficulté que j’ai désormais à m’attacher à autrui, ma difficulté à songer à l’être qui me donne une chance d’amour quand dans ma vie je croise ces chances de bonheur.

 

 

Je crois de plus en plus que le BDSM pourrait m’aider à casser ce conditionnement désormais néfaste.

Ven 1 jan 2010 Aucun commentaire