Le jeu du Je

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10€ la coupe de champagne.

 

1 coupe, 2 coupes, 3 coupes,… l’addition monte vite.

 

 

En ce moment mes revenus sont modestes et la note devient vite salée.

 

Messaline ne semble pas s’en soucier, elle semble profiter de sa situation dominante pour se faire ici entretenir.

 

Non elle ne m’a pas demandé d’argent mais ses demandes faisant ici figure d’ordre reviennent quand même à me faire dépenser beaucoup d’argent, bien plus que ma petite pension d’invalidité ne devrait m’autoriser à le faire.

 

Et à ces coupes de champagne offertes s’ajoute aussi ces 2 fouets que j’avais avec moi et qu’elle m’a demandé de lui offrir….

 

Les deux fois où j’ai été à ses pieds se sont déroulées de la même manière et je suis vraiment partagé à son égard.

 

J’ai eu un sentiment de complicité fort avec elle, je l’ai sentie empathique, je lui ai vraiment été soumis et aurais aimé voir cet état se prolonger, voir être permanent, mais n’ai-je pas pour pouvoir rêver ignoré, ou plutôt minimisés, certains détails déplaisants ?

 

J’ai voulu interpréter le fait qu’elle s’empare de mes fouets comme un acte de domination visant à mater la partie dominante du switch que je suis à ses yeux.

J’ai voulu interpréter le fait qu’elle se fasse offrir des coupes de champagne comme un autre moyen d’asseoir son emprise mais aussi comme une attitude qu’elle a adoptée car correspondant au modèle qu’elle a peut-être elle-même eu. Il n’est pas facile d’assurer avec talent son état de dominatrice et par facilité, pour ne pas tout inventer, il peut être reposant de copier en partie, de calquer certaines de ses pratiques sur celles d’autres personnes.

 

Mais ne suis-je pas en train de me torturer l’esprit pour ne pas voir ce qu’il me répugnerait de voir, à savoir qu’elle abuserait de sa situation pour exploiter financièrement les autres ?

 

 

Pendant longtemps je fuyais comme la peste les « dominas » vénales. Indépendamment d’évidentes considérations financières je ne pouvais m’imaginer à la fois comme client et comme soumis, les 2 étant selon moi parfaitement incompatibles.

De plus de la domination vénale je ne pouvais voir que l’aspect vénal et étais incapable d’imaginer que celles ayant cette approche puissent réellement retirer un véritable plaisir de l’acte de domination, or l’essentiel de mon plaisir de soumis était directement issu de celui que la femme me dominant tirait de sa domination.

 

Toute trace de vénalité était alors complètement rédhibitoire pour moi, je le laissais à d’autres sans l’once d’un regret.

 

Et puis il y eu Marjorie, je la connaissais hors du cadre BDSM, c’était une amie et je pouvais écouter ses propos comme exprimés avec sincérité quand elle m’appris avoir été elle-même été tentée d’ajouter de la vénalité à sa domination, en partie pour joindre l’utile et l’agréable, en partie pour ajouter à ses pratiques un surcroît de perversité sans doute.

 

Avec Marjorie j’ai du reconsidérer la question sur un point important : il existe des dominatrices vénales qui retirent un réel plaisir de leur domination.

 

 

Oui mais ces fouets et coupes de champagnes offerts sur ordre me laissent un goût amer.

 

Je me demande si en ayant eu l’impression d’être exploité je n’ai pas aussi eu l’impression d’être méprisé, or j’ai l’impression que si je suis prêt à subir beaucoup le mépris ne fait pas partie de la liste. Je vis le mépris comme une négation de l’autre, or j’ai besoin d’être reconnu pour m’épanouir, quelque soit la forme de la relation.

 

Pourtant en face de Messaline je crois en son empathie, ai-je été aveuglé par mes désirs ?

 

 

 

 

Ven 1 jan 2010 Aucun commentaire