Le jeu du Je
Trop d’objets…
En 1995 je vivais une relation vanille, quand je j’ai rencontrée j’avais déjà de longues années d’intérêt pour le BDSM derrière moi, années durant lesquelles j’avais accumulées toutes sortes d’objets, de gadgets sexuels : gods, articles en cuir,…
Elle m’a poussé à jeter mes « jouets », ce que j’ai fait.
J’ai cru que son rejet était uniquement lié à un rejet du BDSM jusqu’il y a peu où je commence à entrevoir d’autres réponses possibles.
Cette relation n’a duré qu’une année.
Je crois n’avoir repris l’achat de « sex toys » et articles orientés BDSM que depuis relativement peu de temps.
Pour certains articles j’arrive assez bien à me souvenir du pourquoi de leur achat, pour d’autres en revanche…
Je me demande si je n’ai pas recommencé ces achats afin de pouvoir me rendre à des soirées « goths » et « fétichistes » alors que la chose me devenait enfin possible depuis le 1er janvier 2008. Achat de chemises, T-shirt noirs pour commencer. Achat d’un pantalon en cuir.
Achat de bracelets, colliers, menottes et autres accessoires en cuir et métal. Achat d’autres hauts noirs. Achat de cravaches pour pouvoir à la fois en user éventuellement sur une piste de danse mais aussi me présenter comme « dom » ou « soumis » selon la façon dont je présenterais l’outil à autrui.
Une cravache, deux cravaches,…, un stick,…, un fouet,…
Naturellement une promo attire l’œil et il serait dommage de ne pas en profiter pour acheter quelques gods et plugs pour remplacer ceux disparus.
Je rencontre sur le net une femme qui me demande de dormir emplugué, je découvre que mes plugs ne tiennent pas en place bien longtemps, en achète d’autres et la collection s’agrandit en particulier d’un petit rosebud qui reste bien le fondement.
Comme à un moment j’avais interprété (à tort je le suis après) son désir de me faire dormir emplugué comme une volonté de m’ouvrir l’anus j’avais à cette occasion encore augmentée ma collection d’articles anaux.
Elle me demande de porter en permanence sur mon sexe sa marque ? Je me lance aussitôt dans la quête d’une solution pour que la marque en question de s’efface pas au bout de quelques heures…
Cette femme m’ayant aussi ordonné de ne plus toucher mon sexe je découvre les affres de la chasteté, affres qui auront été trop durement imposés et causeront la rupture (je n’ai pas su tricher et lui faire croire que je continuais de suivre des ordres alors que je n’y parvenais plus) mais aussi affres qui me feront aussi acheter bien plus tard une cage de chasteté premier prix (mais si vous savez le machin en cuir et métal qui coûte 10 fois moins cher que les autres modèles).
Autre femme rencontrée sur le net. Cette femme nous ne devions nous rencontrer qu’une seule fois mais elle veut que lors du voyage me menant à elle j’ai le cul pris par un plug. Je devais déjà posséder mon rosebud mais pour une raison dont je ne me souviens plus cela ne semblait pas suffire (sans doute voulait-elle que mon cul soit le plus ouvert possible) aussi je suis de nouveau parti à la chasse aux plugs et autres solutions pour conserver longtemps dans mon fondement un substitut de pénis.
J’ai fini par dénicher un plug en métal répondant au cahier des charges mais avant cette heureuse découverte j’ai fait une fois de plus la tournée des sex-shops spécialisés ou pas dans le BDSM, comment ne pas en revenir de temps en temps avec un petit achat ?
Même Douce Amie a joué ici son rôle.
Elle m’a poussé à mettre en avant la bosse de mon sexe sous mes pantalons, aussi je me suis empressé de chercher des solutions, de refaire la tournée des sex-shops (vous l’aviez deviné), d’aller voir du côté des cockrings, d’acheter des machins que je ne porterai peut-être pas plus d’une fois,… avant de me rabattre sur les slips « push-up ».
Je n’avais encore jamais mis autant d’argent dans des slips. J’ai acheté un « push-up », puis deux, puis…, puis ai fini par acheter aussi des slips pas forcément « push-up » mais clairement orientés sexe, des slips « vois comme je suis un mâle objet-sexuel ».
J’avais déjà un string en cuir (acheté en solde dans un célèbre magasin BDSM), me voilà aussi avec un slip rouge invitant à un délaçage, un string truc, un jock-strap avec cockring,..
Il a suffit que Douce Amie évoque sa curiosité pour les cloches à vide pour que je m’encombre aussi de gadgets dans ce domaine.
Douce Amie me demande une fois de me pincer les seins et je me lance aussitôt dans l’achat de pinces de toutes sortes (dont des pinces vibrantes m’énervant prodigieusement avec leurs faux contacts, mais c’est une autre histoire).
Une promo par ci, un coup de cœur par là…
Et puis à côté des achats commandés par une circonstances et de ceux réalisés au hasard d’une visite de magasin il y en eu effectués par attirance pour un type d’objet, parfois dans un simple souci « de ne pas mourir idiot » (ce qui m’arrivera pourtant de toutes façons).
C’est ainsi que j’ai acquis un humbler car fasciné par cet objet à la fois simple et efficace pour maintenir un mâle à quatre pattes, toute velléité à se redresser étant sanctionnée par un étirement douloureux des couilles ce qui présente à mes yeux un double avantage : sur le court terme maintenir l’esclave mâle au sol, sur le long terme contribuer à rendre ses couilles pendantes.
C’est aussi ainsi que j’ai acquis une roulette. Je ne l’ai jamais testée bien qu’il s’agisse pourtant d’un article autorisant l’auto-traitement. Je l’ai acheté bien que n’étant pas spécialement attiré par cet article qui ne me faisait pas bander mais car le voyant comme un classique du BDSM, classique qui doit certainement son succès à un potentiel de sensations réel.
Mon antre regorge donc désormais d’articles en tous genres évoquant le sexe et/ou le BDSM.
A chaque nouveau contact un peu avancé j’envoie, pensant faire bien, des photos de mon attirail, or j’ai quand même eu parfois le sentiment que j’étais à côté de la plaque et depuis que j’ai lu un article évocation la domination féminine destiné aux femmes je me demande si effectivement je n’ai pas commis des erreurs en balançant ainsi mon stock imposant d’objets.
http://www.lantredudiable.eu/accueil/securite/part10/archives/dominationfeminine.htm
Si j'avais eu une myriade de scénarios et d'accessoires devant moi, j'aurais été certainement intimidée et déconcertée, et mes premières expériences auraient été gênées et inconfortables.
Je suppose que cette réflexion doit être prise en considération, aussi il devient probable que ma collection ait intimidé et déconcerté.
Je me demande aussi dans quelle mesure en déballant tout mon matériel je n’ai pas aussi mis mes interlocutrices dans une situation d’infériorité, à savoir qu’elles se retrouvaient subitement devant quantité d’objets dont elles ignoraient parfois l’usage et que si même elles en connaissaient ou devinaient l’usage pouvaient être débordées par la masse de l’information.
En voyant tous ces objets certaines ont peut-être vécu la chose comme une domination des objets alors que la domination devait venir d’elles, elles se sont alors peut-être senties dépossédées de leur rôle et alors se sont retrouvées perdues, perdant leur confiance en leur statut, leur pouvoir.
En voyant tous ces objets ne se sont-elles pas dit qu’elles devraient impérativement les maîtriser et ne se sont-elles pas vu avec une obligation de résultat à gérer, un gros stress supplémentaire en somme.