Le jeu du Je
Au fait pourquoi ai-je une fâcheuse tendance à les montrer mes objets ?
Peut-être effectivement en montrant mes objets je communique sur mes désirs, mais mes désirs sont vastes, ils débordent le cadre de ces objets et je sais que je ne pourrai jamais tout vivre, et puis surtout mon désir fondamental est, bien plus que par exemple me faire découvrir le plaisir anal, celui de pouvoir me donner à une femme. Si cette femme a envie de me faire découvrir le plaisir anal tant mieux, mais si elle a d’autres projets me concernant ce ne sera dramatique et je dirigerai mes pensées dans la direction qu’elle m’indiquera.
En fait je crois qu’en montrant tous ces objets je cherche surtout à montrer d’une part que je suis ouvert à de très nombreuses pratiques, d’autre part que je dispose déjà d’un matériel qui permettrait un passage à l’acte pour certaines choses sans devoir avant passer par la case magasin.
Cette dernière réflexion me fournit peut-être un élément de réponse à la question du pourquoi j’avais accumulé des objets avant 1995. A mes débuts j’ai cherché en vain une complice BDSM via le minitel. Je n’ai jamais rencontré quelqu’un par ce biais (en dehors de rencontres vénales décevantes), en revanche j’ai à plusieurs reprises eu des relations virtuelles au cours desquelles je m’infligeais des auto-traitements. Enfin je n’avais pas qu’un besoin de soumission, j’avais aussi une forte attirance pour la dégradation, pour le travail de mon corps (anus, couilles, tétons,…) et à défaut de pouvoir devenir l’esclave d’une femme qui aurait pu exercer sur moi sa domination et son sadisme je calmais mes ardeurs via des traitements que je m’infligeais en solitaire, traitements pour lesquels j’avais acheté divers gadgets…
Etrange phénomène que celui de la pensée qui remonte le temps, en écrivant ceci je réalise que les premiers gadgets que j’ai achetés l’ont été pour ma première vraie petite amie.
Je ne sais plus si nos jeux avaient commencés ou pas avant que ma séropositivité fut découverte, peut-être ont-il pris une place plus importante quand le virus est arrivé, le plaisir par objets interposés permettant d’oublier qu’il fallait désormais mettre une capote sur le vit.
Je ne me souviens plus très bien du comment tout ceci a commencé. Je me souviens des fessées que j’ai aimé lui donner très tôt (dès le début de notre relation je crois). Je me souviens que j’aimais la faire jouir par le cul, que j’aimais y enfoncer mes doigts, ma langue, que j’avais ainsi fini par aimer son odeur, odeur qui ne m’était plus repoussante. Bien sur j’aimais la sodomiser et adorais constater qu’elle y prenait un grand plaisir.
Je me souviens de nos jeux d’exhibitions dans des parcs, sur une plage, dans un train, des toilettes,…
Je me souviens que j’aimais la voir soumise à mes jeux, voir ses orifices recevoir des gods plus ou moins gros, vibrants ou pas, parfois gonflants. Je me souviens aussi de quelques tentatives maladroites de bondage des seins et sans doute aussi de quelques jeux de pinces à linge...
Je me souviens aussi que je ne pensais qu’à elle, que je l’aimais beaucoup mais cette histoire douloureuse est une autre histoire.