Mercredi 11 novembre 3 11 /11 /Nov 00:00

 

Fatigues urbaines : survivre en milieu hostile.

 

 

_ « Merci pour la musique ! »

 

_ « Merci pour le silence ! » eu-je alors envie de crier après avoir, comme trop souvent sur cette ligne de métro, subi la musique vénale qu’un type comptant sur les sentiments de culpabilité des braves passagers leur imposa.

Nous avions profité de sa prestation et ne pas le rémunérer pouvait être inconsciemment perçu comme une forme de vol.

 

Il ne nous avait pas demandé au préalable si nous souhaitions écouter de la musique, encore moins si nous souhaitions écouter sa musique et même pas, ce qui pourtant devrait être la moindre des choses, si cela nous dérangeait. OK en nous demandant l’autorisation de jouer il aurait là aussi dérangés ceux qui espéraient une parenthèse de tranquillité.

 

Il est arrivé dans la rame et a imposé à tous les passagers une musique que personne n’avait demandée et qui dérangeait visiblement beaucoup de monde. Certes tout le monde n’est pas comme moi séropositif au VIH avec des défenses immunitaires faibles et facilement fatigué, mais est-ce une raison pour produire du bruit dans une rame de métro, dans un endroit où beaucoup tentent de se reposer un peu ?

 

Cette fois-ci était un musicien, d’autres fois la quête n’est pas précédée de musique mais accompagnée de discours plus ou moins foireux. Ainsi il m’est arrivé de me mettre en colère vis-à-vis d’un gus qui abusait les gens en leur expliquant qu’il avait besoin d’argent pour se payer son traitement anti-VHC : en France le traitement de l’hépatite C est pris en charge à 100%…

Il m’est aussi arrivé de voir la même personne avec des discours complètement différents mais toujours culpabilisants pour ceux à qui ils étaient adressés.

 

C’est en générant une nuisance qu’ils cherchent à recevoir de l’argent, le silence ne paie pas et c’est bien dommage.

 

 

 

Fréquemment fatigué c’est le silence que je recherche, mais où le trouver dans une métropole ayant oublié dans sa folle croissance certains besoins élémentaires facilement satisfaits en zones rurales?

 

 

Certaines lignes de métro sont « embruyantées » par des mendiants mais s’y ajoute aussi le problème des braves passagers qui parlent un peu fort entre eux ou à un mystérieux correspondant qu’eux seuls entendent via leur téléphone mobile. S’y ajoute aussi les multiples annonces sonores des régies de transport : métro retardé, train annulé, rappel de la destination d’un train pourtant correctement affichée sur le quai, publicité pour tel titre de transport,…

 

Devoir prendre les transports en commun apparaît de plus en plus comme une épreuve, et ce sans même évoquer la question de leur non-fiabilité croissante.

 

 

Où trouver le silence dans cette métropole ?

 

 

J’ai aujourd’hui effectué un saut à l’hôpital.

Après une nuit d’insomnie j’étais particulièrement fatigué, aussi ai-je cherché une solution pour me reposer un peu entre 2 rendez-vous.

Le service du premier rendez-vous (que j’ai au passage raté, le réveil ayant été trop laborieux) n’a rien pu me proposer, aussi, heureusement chaudement couvert, j’ai opté pour un banc du petit parc situé au cœur de cet hôpital.

Alors que je luttais pour trouver une position pas trop inconfortable permettant une petite récupération je fus dérangé par un bruit que, bien que m’étant tristement familier, j’hésitai à reconnaître : le vacarme des souffleries à feuilles dont sont désormais équipés nombre de cantonniers, cantonniers qui ont gagné dans l’histoire la perspective de nouvelles maladies professionnelles ainsi que la haine d’une population qui les considérait auparavant avec sympathie.

 

A une époque on pouvait lire à proximité des hôpitaux des pancartes « hôpital = silence » et j’espérais qu’au moins ces lieux là puissent demeurer préservés de ces bruits inutiles (une rumeur tenace dit que les balais existent toujours).

 

 

Mais les hôpitaux seraient silencieux on n’en trouve pas forcément un suffisamment près de son lieu de travail pour pouvoir y faire un saut le temps d’une sieste.

 

Les parcs ?

A Paris ceux-ci sont rares, on y trouve surtout des jardins de taille modeste où le bruit de la circulation automobile est encore très présent, les bancs rares et le respect du dormeur pas plus répandu qu’ailleurs… 

 

 

 

Le droit au repos on en parle quand ?

Par Acetos - Publié dans : Divers - Communauté : Réalités
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