Mercredi 6 janvier 2010
Quand je ferme les yeux ce sont ses mains qui me viennent à l’esprit en premier, enfin plus exactement sa main, celle qu’elle me tendit ou que je lui pris à ma descente de train, celle qui me montra de la compassion et me fit relever la tête au restaurant, celle que je porta à mon front rempli d’un doux espoir.
A peine plus d’un mois plus tôt elle m’avait écrit un mot engageant à la découverte l’un de l’autre et je me suis engagé, engagé dans une correspondance avec celle dont le pseudonyme m’était familier mais dont je savais bien peu de choses.
Le ton a été vite donné, elle s’est confirmée intelligente, empathique, sensible…
Nous nous sommes écrit pendant une période où j’étais peu disponible, disponibilité de temps et d’esprit pour m’engager dans une relation BDSM.
Elle avait su réveiller mon désir d’autrui.
Il n’était pas encore vraiment question de relation quand nous avons évoqué notre désir de nous rencontrer physiquement, du moins les obstacles à une relation semblaient trop nombreux pour qu’on estime raisonnable d’en parler.
A vrai dire cette rencontre physique que nous avions projetée n’était peut-être pas si innocente, elle devait aussi permettre de déterminer si un quelconque « feeling » aurait lieu entre nous…
Ce mercredi a commencé par une nuit d’insomnie, un rendez-vous qui dura 1 heure au lieu de 30 minutes, 3 retards de trains,… Ce n’est que de justesse que j’ai eu le train pour sa ville enneigée, j’ai beaucoup couru, me suis blessé le genou mais je n’ai pas raté ce foutu train. C’était une première fois que je n’aurais surtout pas voulu voir écourtée par un train parti trop tôt, mon genou avait mal mais j’étais heureux.
Bien que fatigué je n’ai pas vraiment réussis à dormir dans ce train, je ne crois pourtant pas avoir trop songé à elle, il me semble que j’ai avancé dans la lecture de « Les Bienveillantes » mais sans doute mon inconscient devait travailler dur.
Piètre physionomiste j’avais imprimée sa photo que je serrais dans une poche mais cela fut inutile.
Arrivé à destination il ne fallut pas marcher longtemps sur le quai pour la voir venir à moi.
Ce fut assez naturellement que nous nous primes la main, ou plutôt je crois qu’elle me la tendit et que je la serrais doucement, respectueusement.
Moi qui suis gourmand et qui aurais du me précipiter vers mon assiette n’ai ressenti aucune faim au restaurant où j’ai parlé, parlé, parlé avant de réaliser que mon plat avait refroidi et qu’elle avait donné son dernier coup de fourchette.
Oui elle m’a vraiment donné envie d’aller vers elle et j’ai parlé de moi. M’a-t-elle beaucoup questionné ? Je ne m’en souviens pas.
A un moment donné j’ai eu peur que mon flot de paroles cache mon désir de m’offrir à elle, je l’avais en face de moi, je voulais qu’elle ait pleinement conscience qu’elle pouvait me prendre si elle le souhaitait, que j’étais prêt à devenir sien mais ne savais pas quel mot trouver pour l’exprimer. Je me suis alors tu en baissant la tête. Je redoutais de la mettre mal à l’aise mais d’un autre côté je la sentais capable de me le dire rapidement si ça avait été le cas.
En maintenant ma tête baissée et la bouche muette je manifestais publiquement mon offre de soumission à celle qui avait su me conquérir. Chaque seconde écoulée ancrait cet état de soumission et rendait mon geste de plus en plus explicite.
J’attendais sa réaction, redoutant qu’elle ne me trouve surtout ridicule.
Elle su avoir la réaction juste et quand je sentis sa main prendre la mienne une vague de bonheur m’inonda.
Au moment de régler l’addition elle insista pour la payer et j’ai eu ici l’agréable sentiment d’être sien par cette prise en main financière momentanée. Payer le repas demeure souvent chargé d’un symbole de domination et c’est en tout cas ainsi que j’ai vécu cet instant, je l’ai vécu comme quelqu’un dépourvu d’autonomie et assujetti aux décisions de l’autre, je l’ai vécu comme dépendant d’elle.
Une fois mangé du fait de ma lenteur le temps qui nous restait était bien court, nous avons essentiellement marché, parlé et à un moment donné je me suis retenu de lui prendre la main dans la rue tant je me sentais bien.
Quand elle me demanda de marcher sur le côté pour lui laisser le milieu du trottoir dégagé de neige je me suis exécuté avec le plaisir d’avoir une occasion de lui obéir, une occasion aussi de lui montrer que j’acceptais sa volonté et aussi le plaisir de voir qu’elle osait me diriger.
Arrivé à sa voiture nous devions nous séparer.
J’avais envie de me jeter à ses pieds pour la remercier mais je su me retenir.
Elle fut douce avec cet homme qui rêvait d’une suite à cette rencontre, elle me laissa porter sa main à mon front, je crois avoir aussi posé celui-ci contre elle.
Je ne me souviens plus des détails, juste d’un doux sentiment.
C’est quand nous fumes séparés de plusieurs mètres l’un de l’autre qu’elle me combla d’un baiser lointain, baiser qu’elle réitéra depuis sa voiture et que bien évidemment je rendis.
J’ai confiance en elle et suis serein quant à ce qu’elle pourrait vouloir me faire vivre, quant au chemin qu’elle voudra peut-être me faire prendre.
Voilà pourquoi ce blog n’est plus guère alimenté.
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Ludivine
Bises d'un blogueur peut-être sur le point de vivre une relation complice forte.