Dimanche 18 octobre 7 18 /10 /Oct 18:19
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Ma libido étant à plat depuis trop longtemps la mise en place d’un morceau de latex suffit presque toujours à assassiner la moindre érection.

 

Oui mais tu remplis brillamment les critères suisses de non-transmissibilité du VIH Acetos!

 

http://premiereligne.ch/blog/2008/03/07/bonne-nouvelle-pour-de-nombreuses-personnes-seropositives/

 

 

Oui mais qui connaît ces critères en dehors de rares initiés ?

Qui va croire en ces critères si il n’en a pas entendu parler à la télévision ?

Et puis nous sommes en France, pas en Suisse, or dans l’Hexagone je demeure contaminant, le risque de contamination dépendant du pays dans lequel on se trouve. Pour des pratiques hexagonales je suis donc dans l’obligation quasi-légale de continuer à mettre un machin censé assurer ma partenaire un risque nul de contamination.

Les critères suisses de non-transmissibilité du VIH ne correspondent pas en effet à un risque nul dans le sens mathématique du terme, juste à un risque négligeable, à un niveau de risque de contamination infiniment inférieur à celui du risque d’explosion de la plus sûre de nos centrales nucléaires : le lobby du nucléaire existe, pas celui des séropositifs répondants aux critères de non-transmissibilité du VIH…

 

Mais au-delà des considérations nationales j’ai aussi trop subit des années de lavage de cerveau sur le thème du « tu ne transmettras pas ton virus », lavage de cerveau m’ayant fait développer une attitude pathologique de prudence excessive, pour pouvoir aujourd’hui admettre facilement ma non-dangerosité quand bien même des autorités médicales la reconnaîtraient officiellement.

 

 

Ainsi tant que ma libido est détruite, tant qu’il m’est impossible de pouvoir sereinement avoir des rapports libres de latex avec une partenaire séronégative, je n’ai d’autre alternative pour faire vivre mon vit dans un accueillant orifice (con ou pas) que de trouver une partenaire également touchée par ce foutu virus.

 

 

 

J’avais passé une annonce, elle y avait répondu.

 

D’emblée nous nous savions tous deux porteurs du VIH, d’emblée nous savions que la capote ne serait pas là pour gâcher, voir interdire la fête si de festives envies coquines devaient se manifester.

 

Oui mais…

 

Elle se disait elle aussi avoir une libido défaillante et nous nous étions promis de ne point insister lourdement si jamais cette rencontre devait aboutir à des moments intimes.

 

Avant qu’elle ne vienne chez moi je ne connaissais d’elle que des mots et deux photos de son visage, sa voix m’était inconnue tout comme son langage corporel.

 

Quand je la vis enfin je ne fus surpris ni positivement ni négativement.

 

Je ne la trouvais pas repoussante ni spécialement attrayante : elle m’indifférait.

 

Une courte journée pour approfondir la découverte de l’autre : nous avions indubitablement beaucoup de points communs.

Courte journée qui ne me la rendit pas désirable.

 

Heure du coucher.

Le moment de nous souhaiter une bonne nuit était venu, l’occasion de tester nos capacités à nous laisser animalement aller l’un avec l’autre aussi.

Petit pas, petit geste, timide réponse,…  le grand lit n’était pas bien loin et accueillit nos ébats… animaux.

 

Pas de capote, non, pas d’affreux latex pour nous interdire le contact charnel.

 

J’ai aimé ce contact oublié des muqueuses gorgées de désirs, j’ai aimé ressentir mon membre se frotter au plaisir de l’autre.

 

Oui j’ai éprouvé un certain plaisir animal, oui mais…

Oui mais ce fut là encore malgré tout une corvée : je n’arrivais pas à vraiment l’aimer, l’empathie se refusait à moi et ne me donnait point cette énergie qui permet de puiser son plaisir dans celui de l’autre.

Dans un lointain passé je pouvais aimer le temps d’une nuit, là je n’ai point su mettre d’amour, même éphémère, dans nos rapports.

 

Au petit matin, ayant sans doute remarquée mon érection, elle insista pour recommencer. J’étais exténué et la maudit de m’avoir réveillé, privé de précieuses heures de sommeil. J’avais une érection mais qu’une envie : dormir !

Je l’aurais un peu aimée sans doute aurais-je pu surmonter ma fatigue pour la satisfaire, mais je n’éprouvais rien, juste de l’agacement et l’envie d’être seul.

 

 

J’ai pu copuler sans sentiments, mais sans empathie l’acte devient vite une corvée.

 

Oui j’ai éprouvé mille fois plus de plaisir à donner la cravache à une femme y prenant goût où à subir les supplices d’une cruella complice que de commettre un acte sexuel duquel je me sentais absent bien qu’en en étant un acteur forcé

 

 

Par Acetos - Publié dans : VIH : une vie à positiver - Communauté : Réalités
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