Etrange histoire, trop lointaine pour que je m’en souvienne des détails mais aussi trop forte pour l’avoir oubliée.
Je connaissais depuis peu ma séropositivité au VIH et étais encore avec Marlène.
J’aimais vraiment Marlène, follement même, et pourtant cette histoire a bien eu lieu.
Pourquoi, pourquoi alors que j’avais déjà une petite amie que j’aimais et avec qui je me voyais pouvoir vivre bien des choses suis-je parti à la recherche d’autre chose ?
Avais-je alors déjà connu le trouble du travestissement en cachette avec les effets de Laura ou bien cet épisode l’a-t-il précédé ?
C’était du temps du minitel et visiblement être avec Marlène ne m’avait pas empêché d’aller sur des sites à connotation BDSM.
Je ne sais plus si je suis allé sur ces sites pour réaliser un fantasme précis que je ne pensais pas pouvoir vivre avec Marlène, par simple désoeuvrement ou bien guidé par mes pulsions, par ma queue.
En des années de minitel je n’ai rencontré physiquement que quelques femmes vénales ou des hommes, cette rencontre était peut-être l’exception, en tout cas c’est ainsi que je l’ai vécue : cette fois je devais rencontrer un couple.
Que devais-je faire avec ce couple, quel était le « programme » ?
Ce « couple » dont je n’aurais vu que la partie masculine (mais j’y ai cru, c’est ici ce qui compte) m’avait proposé de devenir sa « soubrette ».
Il ne s’agissait pas d’une rencontre d’un soir, non il s’agissait d’un projet de relation au cours de laquelle j’aurais été progressivement féminisé et utilisé comme « soubrette » mais aussi comme esclave sexuelle au féminin.
Je n’arrive pas à me souvenir avoir été tenté de quitter Marlène que j’aimais, comment donc ai-je pu non seulement aller sur ces sites mais aussi répondre positivement à ce « couple » sachant que ce qu’il me proposait semblait difficile à cacher longtemps à ma bien-aimée?
J’ai répondu positivement, extrêmement troublé par ce qui m’était proposé.
L’homme était bien au rendez-vous au pont de Levallois et une fois dans sa voiture il sortit ou me fit sortir mon membre qu’il, je crois, toucha en propriétaire.
Arrivé dans le grand appartement je du me déshabiller pour enfiler une jupe courte et des escarpins hauts qui me troublèrent profondément. Le trouble s’augmenta quand je fus de plus « habillé » d’un envoûtant parfum.
J’étais là pour devenir femelle, devenir une femme objet de plaisir et je me suis senti complètement à ma place dans ce rôle, jamais je n’avais ressenti un tel degré d’excitation.
Je ne devais pas que me transformer en femme, je devais aussi me transformer en esclave sexuelle, apprendre à me soumettre et aussi à exciter en femelle.
J’étais troublé par la féminisation, j’étais troublé d’être transformé en objet de désirs, j’étais troublé d’être humilié.
Le temps que je suis resté dans cet appartement je l’ai passé à quatre pattes, mais pas tout à fait n’importe comment : il m’avait attaché avec une corde en laissant du jeu, je crois les genoux, de telle sorte que ma façon d’avancer s’en trouvait contrainte. A vrai dire je remuais les hanches en avançant à quatre pattes et quand libéré je me retrouva seul dans la rue je fus étonné de constater que je marchais alors malgré moi en roulant des fesses. Dans la rue je marchais remuant mon cul et en dégageant un parfum de femme.
Peut-être le fait que ce court temps passé dans cet appartement ai suffit à afficher malgré moi une gestuelle fortement féminine dans la rue a joué dans la non-poursuite de la relation mais j’ai le souvenir net de deux autres moments importants qui m’ont fait renoncer à aller plus loin.
Je ne lui avais pas parlé de ma séropositivité (j’avais préféré croire qu’il n’y aurait que des rapports protégés) or il aborda la question des rapports sexuels non protégés en m’expliquant que je devrais au préalable passer un test HIV. Seule Marlène était au courant de ma sérologie et je tremblais à l’époque à l’idée de devoir la révéler à d’autres personnes. Je ne pouvais pas poursuivre.
Il m’amena à parler de Marlène et me fit comprendre que je devrai lui parler d’eux et les leur présenter. Là j’eu un choc, j’ai réalisé à quel point j’aimais Marlène et que cette relation que j’avais envisagée avec ce couple était incompatible avec mon amour pour elle. Pour cette raison aussi je ne pouvais pas poursuivre. « Accessoirement » en cherchant à introduire Marlène dans cette relation particulière j’ai aussi ressenti de la part de cet homme une volonté de me forcer à aller peut-être au-delà de ce que j’étais capable de vivre sans dommage.
N’aurais-je pas été séropositif et amoureux de Marlène y aurait-il eu une suite ?
Même si je suis du genre à aller au bout de mes engagements (quoique là je ne m’étais pas encore engagé) je n’en suis pas certain, cette rencontre a été très intense, je pourrais dire de l’ordre du traumatisme tant elle m’a secoué et pendant des années je me la suis remémorée quand je cherchais un fantasme fort.
Cette rencontre m’a confrontée à la problématique des fantasmes qu’il pourrait être sage de ne point vivre.
Aurais-je été capable d’assumer les conséquences d’une telle relation, et puis avais-je vraiment une connaissance convenable de celles-ci ?
En particulier jusqu’à quel point aurais-je pu être féminisé sans que cela ne rejaillisse sur mon intégration sociale ? Aurais-je été capable à cette époque d’assumer une différence de cet ordre aux yeux de la société ?
En tous cas cette rencontre me secoua, confirma mon goût pour la féminisation, la soumission et l’humiliation tout en me faisant découvrir la puissance de certains passages à l’acte.
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