La fin de l’interdiction d’entrée des séropositifs au VIH sur le sol étatsunien est pour bientôt ainsi que l’a publiquement annoncé le président Obama.
A ma grande surprise j’ai été confronté à une réaction d’un autre âge d’une personne n’y voyant pas une bonne nouvelle et rétorquant qu’une telle mesure ne pouvait que favoriser la prolifération de l’affreux virus.
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Positivons : cette réaction sera l’occasion de rappeler, ou plutôt d’apprendre, à certains, les conséquences de l’interdit qui est en train d’être aboli aux EU.
Tout d’abord une vérité mal connue : il y a séropositif et séropositif.
Tous les séropositifs au VIH ne sont pas également contaminants, (très) loin de là.
La période où une personne est la plus contaminante correspond souvent aux débuts de sa séropositivité alors qu’une personne séropositive sous traitement efficace répond souvent aux critères suisses de non-transmissibilité du VIH.
Dit autrement : les personnes les plus contaminantes ignorent souvent leur séropositivité alors que les séropositifs sous traitement ne sont peut-être parfois plus du tout contaminants.
Jusqu’à aujourd’hui les Etats-Unis (d’Amérique…) interdisaient aux personnes séropositives au VIH d’entrer sur leur territoire. Cet interdit connaissait quelques rares exceptions (invitation à une gay pride…) mais généralement la personne séropositive sous traitement voulant entrer dans ce pays (pour visiter des amis, faire du tourisme,…) malgré cet interdit avait 2 solutions :
1) cacher d’une façon ou une autre ses médicaments en espérant passer entre les mailles du filet (avec la réputation de dureté de l’administration américaine cette stratégie était un peu stressante),
2) suspendre son traitement durant son temps de présence sur le territoire des EU.
La deuxième solution était souvent employée et avait normalement pour conséquence de voir le virus de nouveau proliférer dans le sang du séropositif et de le rendre plus contaminant (voir contaminant tout court si il répondait auparavant aux critères suisses de non transmissibilité).
Outre les conséquences pour la santé du séropositif condamné à un tel choix cette interdiction avait donc pour principal effet de rendre plus contaminants les individus se sachant séropositifs entrant aux Etats-Unis, pour ceux qui ignoraient leur sérologie cela n’avait bien évidemment aucun impact : ils demeuraient parmi les plus contaminants.
Maintenant à ce premier effet s’en ajoutait un autre : une peur accrue que sa séropositivité soit connue, peur qui ne pouvait qu’accroître le risque de voir des gens taire leur sérologie à d’éventuels partenaires sexuels…
Le VIH est transmissible mais pas contagieux, aussi à moins d’envisager que des hordes de séropositifs américanophobes souhaitent envahir le pays du ketchup pour en contaminer la population à grands coups d’orgies sexuelles et d’échanges de seringues il n’y avait aucune raison de maintenir cet interdit (d’autant qu’un américanophobe ayant ce genre d’idée arrêterait spontanément son traitement pour être un minimum contaminant et ne serait de toute façon pas inquiété par l’interdiction d’entrée).
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5jiWfp2xdHKFT1AxAlvrYzPD5pihQ
Obama va lever l'interdiction faite aux séropositifs d'entrer aux Etats-Unis
WASHINGTON — Les séropositifs vont pouvoir se rendre aux Etats-Unis à partir de début 2010. Le président Obama a annoncé vendredi qu'il finaliserait lundi l'ordre levant l'interdiction d'entrer sur le territoire américain qui les visait depuis 22 ans, bouclant ainsi un processus entamé par son prédécesseur George W. Bush.
Barack Obama a précisé que l'interdiction édictée en 1987 serait levée juste après le Nouvel An. Onze autres pays dans le monde refoulent les étudiants, touristes, voyageurs ou immigrants porteurs du virus du SIDA. Il s'agit de l'Arménie, du Bruneï, de l'Irak, de la Libye, de la Moldavie, d'Oman, du Qatar, de la Russie, de l'Arabie saoudite, de la Corée du Sud et du Soudan, selon l'association Immigration Equality.
Du fait de cette loi, les Etats-Unis n'ont plus accueilli de conférence internationale sur le SIDA depuis 1993.
La levée de l'interdiction "est un pas qui sauvera des vies" en encourageant le dépistage du VIH, a estimé M. Obama. "Si nous voulons être les meneurs de la lutte mondiale contre le VIH/SIDA, nous devons agir comme tels", a-t-il déclaré lors de la signature à la Maison Blanche de la prorogation du programme Ryan White.
Ce programme fournit depuis 1990 des soins, traitements et services à environ un demi-million de personnes séropositives et malades du SIDA disposant de faibles revenus pour la plupart.
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre française de la santé et des sports, a salué la décision "d'une grande humanité" qu'elle dit avoir défendue à maintes reprises auprès des autorités américaines. "Ce n'est pas en excluant les malades du sida qu'on lutte contre la maladie mais en les intégrant dans la société" a-t-elle souligné.
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