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Mots déposés au coeur de la nuit, le 29-06-2006 à 1h15, dans une trame destinée à l’oubli.
Pourquoi m’être exprimé en anglais ?
Par amour de Shakespeare ? Pourtant je ne l’ai connu qu’à travers ses traductions françaises.
Cette langue est peut-être quelque part pour moi celle des mots bouleversés, celle d’une certaine liberté en référence à ma langue
natale, pourtant que j’ai du travailler et souffrir un temps pour l’apprivoiser !
I need somebody to embrace, to touch without fear, to kiss without shame, to play with all the possible games.
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1987
Le soleil amorçait sa descente sur Paris, la lumière abandonnait ce jardin des Tuileries connu d’hommes qui aiment les hommes, connu
aussi de moi qui aimais l’aventure, les regards lubriques et l’argent aussi.
Peut-être cela participait-il aussi d’un fantasme d’humiliation, un des plus beaux métiers du monde ayant rang d’activité avilissante.
Peu importe que je considérais déjà cette activité apportant du bien-être à d’autres humains comme noble, comme des plus respectable, le fait est que j’évoluais dans une société l’ayant
stigmatisée au point d’en faire le synonyme de dégradation. J’avais conscience de cette symbolique négative et en étant imprégné de celle-ci je devais sans doute aussi ressentir le trouble de
l’avilissement volontaire.
Mes pulsions SM devaient alors probablement être antérieures à l’ère qui s’ensuivie.
Goût plus ou moins fort pour l’avilissement, goût pour l’argent mais aussi et surtout goût de la découverte d’autrui, ne serait-ce que
le temps d’une passe où un coup d’œil visite un intérieur, où quelques mots évoquent un autre milieu que celui trop fermé dans lequel j’étais resté enfermé jusqu’à mes 18 ans.
Plaisir aussi de me savoir désiré et curiosité pour vérifier la réalité de ces convoitises dont j’étais l’objet.
Aucun désir charnel en revanche pour ceux qui me convoitaient, aucune espérance de plaisir charnel, aucune accélération du rythme
cardiaque à la vue de ces hommes qui m’indifféraient.
Ouvert à tout je n’étais pas encore certain de mon hétérosexualité et envisageais encore pouvoir être bisexuel.
J’aurais de loin m’offrir à des femmes mais j’ignorais où aller pour une telle clientèle et aussi ma grande timidité m’orientait vers
le sexe traditionnellement abordeur, le sexe qui ose draguer ouvertement. A défaut de donner du plaisir à des femmes dont les corps, voix et regards me troublaient, j’essayais d’en procurer à des
hommes qui me laissaient froid.
Le jour déclinait quand mon destin m’apparu sous la forme d’un type assez obèse au visage peu gracieux.
Je m’en foutais royalement à vrai dire de son physique, tout ce qui comptait était son approbation pour du sexe tarifé avec le beau
jeune homme que je me devinais être aux yeux de ces mâles.
500 francs
Il accepta le prix, prix pour lequel je coucherai avec lui, chez lui.
Une petite rue donnant dans le bas de la rue de la Mouf avec vue sur l’église, un quartier classé « sympa » et dans lequel
j’aimerai plus tard me balader à l’occasion.
Son chez lui dépassait en taille la chambre d’étudiant ou le studio du salarié pauvre, un grand 2 pièces je crois.
Point de meubles, cet appartement était meublé de vide.
La lumière aussi était inexistante et le soleil ayant maintenant abandonné la ville lumière l’obscurité régnait sur le théâtre où
allait se jouer cette scène que je n’ai pas complètement oubliée.
On est naïf à 20 ans et moi sans doute l’étais plus que tout autre.
Il lui fut facile d’expliquer cette absence d’électricité, et puis l’appartement aux murs nus évoquant le déménagement ce détail
n’apparaissait pas forcément étrange.
Le seul meuble devait être le lit, ou plutôt, il me semble, un simple matelas posé à même le sol.
Il se disait marin. Les marins ça sent les vastes horizons, ça pue aussi l’aventure et j’étais sur le point d’en vivre
une.
Je n’étais pas trop emmerdant comme prostitué, j’exigeais juste la sainte capote pour ne pas m’exposer à ce redoutable virus dont on
parlait tant, que l’on redoutait d’autant qu’on ne savait encore que peu de choses sur lui. Un virus ayant déchaîné les fantasmes phobiques, un virus qui permettait à notre société trop sécurisée
de sentir de nouveau le frisson de la peste, du fléau de Dieu, un virus qui satisfaisait nos besoins de peur. La société semble avoir besoin de se faire peur de temps en temps.
J’avais peur moi aussi, en tout cas suffisamment pour vouloir respecter scrupuleusement les consignes des autorités sanitaires :
sortez couverts.
J’étais d’autant plus résolu à suivre ces consignes que quelques mois auparavant j’avais cru être frappé par le mal et avais connu
cette terrible angoisse avant qu’un test effectué après un délais convenable m’eut rassuré.
Recevoir de l’argent pour donner du plaisir, de la chaleur humaine, une écoute me convenait, jouer à la roulette russe en revanche ne
me correspondait plus.
Il n’était pas chiant ce type, il accepta la capote aussi facilement que le prix demandé.
Allongé sur le ventre je reçu son vit en moi, heureux de lui faire plaisir j’imagine.
Quel plaisir retira-t-il de cette pénétration ?
Connu-t-il un plaisir analogue à celui que connurent ceux qui le précédèrent ?
Fut-il juste excité par un beau cul accueillant son sexe ou bien une excitation autre, bien singulière, vint ici s’immiscer dans son
plaisir?
Etait-il juste à la recherche d’un plaisir charnel ou bien était-il guidé par une motivation perverse ?
Savait-il ce qu’il faisait ?
Rechercha-il dans son geste un surcroît de plaisir ou plutôt vicieusement à me faire partager son destin ?
Se sentait-il dégagé de toutes contraintes morales et légales et ce depuis toujours ou juste à l’approche d’une mort qu’il voyait
imminente?
Je sais juste qu’à la fin de l’acte j’ai pu constater qu’il avait retiré ce film de latex censé me protéger.
Quand mon virologue me fit prendre de l’AZT ce médicament n’enraya en rien ma chute, comme si mon virus avait déjà côtoyé cette
molécule avant de me connaître.
C’est probablement pour 500 francs que lors d’un acte obscur j’attrapai le VIH
dans un quartier sympa.
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Récemment une affaire a fait grand bruit dans les médias français : un préfet était accusé d’avoir tenu des propos racistes à
l’encontre de membres du personnel d’un aéroport.
Le préfet démis aussitôt de ses fonctions a cependant nié avoir tenu de tels propos.
Il s’agirait donc ici à priori d’un problème « parole contre parole ».
N’ayant pas assisté à cette altercation je n’ai aucune révélation à faire, en revanche cette histoire fut l’occasion de me
remémorer un fait où je fus hélas directement concerné.
Il y a quelques années, alors que j’étais encore plus sensible que maintenant à la fumée de cigarette et qu’il m’arrivait souvent
d’éviter telle ou telle station de métro ou de RER car la sachant régulièrement enfumée.
Je me souviens de la station de métro, Strasbourg Saint-Denis, en descendant rejoindre mon quai j’ai depuis le haut des marches senti
l’ennemi : un air fortement vicié par la combustion de cette drogue légale que constitue la cigarette. Tant pis j’y allai, m’exposant à cette saloperie qui m’avait déjà tant fait morfler, à
la fois énervé et anxieux.
Arrivé sur le quai stupeur : celui-ci était vide à l’exception d’un homme assis qui semblait moins attendre une rame que tuer le
temps en sous-sol.
Voyant en lui le coupable probable, celui qui pourrissait l’air de ce quai en dépit de la loi et au mépris des autres usagers dont
certains pouvaient comme moi subir cela non pas comme une nuisance légère mais comme un poison redoutable, je me dirigeai sans hésitation dans sa direction m’attendant à constater ce que je
constatai : il était bien en train de s’en griller une en toute tranquillité, sans la moindre gène.
Pas facile d’aborder un type dont l’attitude évoque le fait qu’il n’en a rien à faire du préjudice qu’il pourrait vous causer, c’est
encore moins facile quand vous savez que dans votre cas ce préjudice peut être grand et que la société ne le reconnaît pas à sa juste valeur, c’est encore moins facile quand vous devez faire
preuve de diplomatie alors que vous bouillonnez de colère.
J’ai respiré un grand coup et, me postant devant lui assis, lui ai demandé fermement et « courtoisement » (j’ai appris plus
tard que ce terme avait la côte chez les policiers) de bien vouloir éteindre sa cigarette.
Refus agressif du type avec en prime une remarque fine sur le fait que je n’étais pas de la police. Faut-il donc être policier pour
être respecté ?
Conséquence : augmentation de ma colère et certainement visage bien moins conciliant de mon côté. Remarque certainement peu douce
de ma part quant à son attitude et son mépris des autres.
Conséquence de la conséquence (tout le monde suit ?) : le type se lève brusquement et me donne un violent coup de poing au
visage. J’en perds mes lunettes et le peu de confiance que j’avais encore dans les possibilités d’un dialogue.
Choqué je m’empresse de récupérer mes lunettes et de tirer sur le système d’alarme du quai, pas question de laisser passer
cela.
C’est alors qu’une rame arrive enfin et que le type essaie d’en tirer partie pour s’enfuir avant l’arrivée des agents de sécurité et
de la police.
La rame reste bloquée et les passagers comprennent qu’il s’est passé quelque chose.
C’est alors que mon agresseur sort sa botte secrète : oui il m’a agressé mais parce que je l’aurais traité de « sale
arabe » !!!!
Jamais de ma vie il ne m’est arrivé de prononcer ce genre de chose, de plus, au cas où j’aurais été schizophrène la chose était tout
bonnement impossible car je n’avais point remarqué l’origine ethnique de ce butor, il faut dire pour ma défense que je ne m’intéresse d’ordinaire pas beaucoup à ce genre de choses.
L’accusation portée avait beau être complètement imaginaire le mal était fait : j’étais désormais stigmatisé comme un salopard de
raciste à qui il convenait de manifester sa haine.
Les gens se sont mis à me regarder effectivement avec haine, d’autant qu’ils avaient aussi vu en moi l’ignoble victime à cause de
laquelle leur rame était retardée.
Des propos agressifs ont fusés à mon égard, mon agresseur ayant réussi son coup au-delà de toutes espérances.
Le ton montant, le courage du groupe uni dans la haine aidant, l’horreur monta d’un cran quand un grand gaillard s’avança vers
moi.
Peut-être avait-il bu, en tout cas il se présenta comme un ancien légionnaire et m’annonça clairement qu’il allait me
tuer.
J’ignore ce qu’auraient pensé d’eux-mêmes tous ces braves usagers qui avaient participé à cette dérive haineuse si j’avais été occis
en grande partie par leur faute sous leurs yeux par ce monstre, je sais juste que c’est à ce moment critique qu’arriva en courrant policiers et agents de sécurité.
Le légionnaire si fier de m’avoir courageusement promis la mort se fit alors tout petit, les passagers si prompts à me huer se turent
et mon agresseur fut enfin embarqué après avoir ressorti une deuxième fois sa version des faits.
Le défaut de misanthropie doit être un signe de dérangement mental, je devrais consulter pour cela.
(n’exagérons pas, j’ai quand même moi aussi un petit fond misanthrope)
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Nuit du vendredi 18 au samedi 19 septembre 2009
Ignorant le prix à payer pour cette libération envers Messaline je redescendis
les marches vers les caves, vers Angela que je redoutais d’avoir blessée par mon attitude volage.
Je la trouvai aisément sur les marches que François m’avait indiquées plus tôt.
Elle n’arborait plus une mine conquérante, son visage semblait trahir des pointes de lassitude, de déception peut-être.
Est-ce vanité que de croire qu’elle fut heureuse de me retrouver ?
Je vais être vaniteux : je crois que ma présence lui fit du bien.
Alors que je la retrouvai elle venait de donner un ordre simple à un « soumis », juste l’ordre de se tenir agenouillé dans l’alcôve même où j’avais
subis mon châtiment. Ce « soumis » la croyant partie s’empressa de se relever alors qu’elle l’observait depuis l’escalier, cachée à sa vue. Je compris sa déception, je compris aussi à
quel point rencontrer un homme qui comme moi parvient à s’offrir doit apporter à ces femmes.
Nous avons parlé, de ces déceptions, de choses et d’autres, de ma punition. A ce sujet elle me révéla y avoir assisté et l’avoir trouvée impressionnante. J’ai
été terriblement flatté qu’Angela elle-même puisse avoir été impressionnée par cette punition.
J’étais de nouveau à ses pieds, de nouveau offert à elle, pour la subir, lui parler, l’écouter, la caresser, pour tout ce qui aurait pu lui faire
plaisir.
Je ne sais plus si je lui ai encore parler d’Elle, peut-être pas, je m’étais déjà épanché sur mon autre amour, tendre celui-là et n’ai sans doute pas osé trop
insister.
A ma grande déception elle avait retiré son god-ceinture et j’abandonnai l’espoir qu’elle me possède cette nuit-là.
Nous descendîmes vers la proche piste de danse où elle voulut s’installer sur un cheval de bois que nous essayâmes de déplacer pour qu’elle ne soit pas gênée
par le mur proche.
Echec : il est des chevaux de bois têtus desquels celui-ci faisait partie.
Je lui servi alors de siège, j’étais heureux qu’elle ose encore jouer avec moi, fier aussi.
Elle me cravacha peut-être, ma mémoire est défaillante.
A ses pieds je lui manifestais mon désir de lui prouver ma soumission, à ses pieds je lui disais des yeux qu’elle pouvait oser ce qui lui conviendrait
d’oser.
Elle osa.
Elle osa s’essayer (était-ce ou pas la première
fois pour elle aussi) à un jeu dont je ne me serais pas cru capable peu de temps avant, un jeu dangereux et redoutable, un jeu que je voyais avant même de le vivre comme le summum des épreuves
masochistes.
Elle me fit mettre à quatre pattes, les fesses écartées, mes parties intimes n’ayant que le string pour les protéger.
Elle me fit mettre à quatre pattes et je devinais tout en désirant ce qui allait suivre alors même que je voyais ceci comme une apothéose inatteignable,
irréalisable ou du moins à ne pas réaliser.
Elle me fit mettre à quatre pattes et commença à me flatter les parties avec ses chaussures.
Les flatter ou les tester ?
Les deux certainement.
La pointe des chaussures se fit de moins en moins douce et commença ce qui devait arriver : des coups prirent le relais et Angela s’appliqua à me faire
subir un « ballbusting » sans trucages, une de ces épreuves que l’on peut voir sur certaines vidéos extrêmes circulant sur le net.
Angela avait beau m’avoir déjà fait souffrir je n’arrivais que difficilement à réaliser qu’elle puisse faire tout ceci avec autant d’aisance.
Plié en deux par la douleur de certains coups je priais la fin de ce supplice, redoutant le prochain coup avec une furieuse tentation de m’y
soustraire.
Je serais incapable de dire combien de coups elle me porta, je sais juste que j’alla encore une fois jusqu’au bout, fier et heureux de l’avoir
satisfaite.
Je ne me souviens plus de la suite, la fin de la soirée ne devait plus être très loin, elle fut de nouveau fatiguée et s’en alla une fois encore accompagnée de
François rejoindre son hôtel dans le Quartier Latin.
Elle reprit l’avion pour New York et 2 jours plus tard je reçu son premier message dans ma boîte aux lettres, son premier et pour l’instant unique
message.
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Nuit du vendredi 18 au samedi 19 septembre 2009
Je m’étais préservé.
J’avais annoncé fièrement lors du repas de « before » de la soirée du lendemain que je m’étais
déjà offert pour la nuit qui s’annonçait et que je comptais me présenter à ma tourmenteuse vierge de marques.
Redoutant de la faire attendre j’ai tôt salué mes forts sympathiques voisins de table dont j’avais fait la
connaissance peu avant lors de ma tournée des magasins.
Ce fut vers l’heure du crime que j’entrai dans les caves, que je m’y harnachai dans l’attente du
sacrifice.
Ce fut vers l’heure du crime que tout commença.
Encadrée de ses esclaves cette maîtresse à la beauté animale me salua d’un « bonsoir monsieur le
dominateur » faisant référence à cette erreur de jugement que j’avais commis la semaine précédente en lui demandant de quel côté de la cravache elle se trouvait…
J’ai déjà oublié les mots insignifiants que je lui répondis mais je sais avoir omis lui parler de celle à
laquelle je devais consacrer ma nuit.
Aux alentours de minuit j’avais sans doute déjà fauté.
Impatient de retrouver ma complice je parcouru les caves, inspectant avec espoir chacune de ses zones
d’ombre. Angela n’était pas là, elle n’était pas encore arrivée et si j’étais soulagé de ne pas devoir la rencontrer déjà occupée avec quelqu’un d’autre j’étais aussi désemparé, ne sachant plus
quoi faire de ma carcasse.
La piste de danse était déserte et ne promettait pas de se remplir au son d’une musique inexistante. Me
trémoussant sur une musique imaginaire j’ai tenté de tuer le temps, de souffrir l’attente.
L’épreuve se révéla trop dure.
Je quittais lentement la salle de danse pour rejoindre celle du bar quand je revis Messaline. Lâche j’en
profitai pour lui exprimer mes excuses de l’avoir offensée en ne l’ayant pas reconnue de suite comme « maîtresse ».
Ce fut rapide : attendait-elle ce moment, s’y était-elle préparée ou bien sa capacité d’improvisation
fut-elle déterminante ?
Je me retrouvai aussitôt à ses pieds, subjugué et n’osant plus rien dire ni faire.
Naturellement à quatre pattes je du la suivre près du bar et lui offrir une flutte de champagne avant de
demeurer agenouillé tête baissée un long moment, long moment durant lequel je ne la vis plus, long moment durant lequel j’étais sous la garde de sa blonde esclave transexuelle qui su me remettre
à ma place les rares moments où ma tête se relevait légèrement afin de savoir où se trouvait ma bourrelle du moment et aussi afin de tenter de savoir si Angela était enfin là. Angela
« enfin » ou déjà là ? Je n’étais plus trop certain de vouloir sa présence alors que je n’étais plus libre, je ne voulais pas la décevoir et pourtant m’étais mis dans une posture
où je ne m’appartenais plus, où il ne m’appartenait plus de la satisfaire.
Agenouillé jetant ici ou là des coups d’œil furtifs et limités du fait de ma position j’allégeais
l’épreuve en laissant reposer mon postérieur sur mes grosses chaussures, j’espérais aussi alléger l’attente avec des tentatives de semi-sommeil mais n’y parvins pas.
Ce fut long, très long à mes yeux et je me cru abandonné ne voyant ni n’entendant Messaline jusqu’à ce
qu’un coup de pied me fit basculer et réaliser sa présence toute proche.
Elle avait visiblement joui du spectacle de mon attente agenouillée se sachant invisible à mes yeux et
avait pu durant tout ce temps constater ma motivation tout en réfléchissant à la punition qu’elle pourrait ensuite m’infliger pour marquer définitivement dans mon esprit son statut de
dominatrice, pour « laver l’affront ».
Déstabilisé par son coup de pieds pourtant peu énergique je me retrouvai par terre incapable de me
relever, une grande douleur s’étant manifestée au niveau de mes genoux.
Elle s’en aperçu et Louise, son esclave transexuelle, se pencha pour s’inquiéter de mon état. Je fus alors
autorisé à me lever et marcher pour faire circuler le sang.
Je ne sais plus combien de temps j’ai ainsi marché, c’est à ce moment-là que j’ai du voir enfin Angela
arrivant accompagnée comme je m’y attendais de Frédéric.
Je crois lui avoir bafouillé ma non-disponibilité, oui je lui ai révélé mon forfait en évoquant ma
faiblesse : elle acquiesça sur ma faiblesse…
Je me voyais la décevoir pour la première fois mais elle ne me tint pas de propos durs, j’en fus
soulagé.
Elle arborait un provoquant god-ceinture et j’imaginais avec amertume qu’elle avait peut-être songé à moi
en le mettant.
Je ne sais plus si Messaline m’avait explicitement donné l’ordre de la retrouver après ma balade de santé
mais c’est en tout cas ainsi que je l’avais compris, aussi quand j’eu l’impression que mes genoux avaient suffisamment récupéré je me mis en quête de la retrouver avant de me remettre à ses
pieds.
Ce fut naturel, je du rendre hommage à ses pieds, lui prouver encore ma docilité, ma
soumission…
Avait-elle prévu la chose dès le début, l’a-t-elle improvisée en me voyant si soumis à sa
volonté ?
M’a-t-elle d’abord parlé de punition ou demandé si j’étais vraiment maso ?
Peu importe, je la suivi à quatre pattes jusqu’à une de ces alcôves de pierres participant au charme de ce
lieu sulfureux ayant pleinement conscience que j’allais y être traité vraiment durement et y souffrir.
L’alcôve se libéra à notre approche, les précédents occupants ayant peut-être senti que ce qui se
préparait allait être exceptionnellement sévère, et que l’exceptionnel méritait qu’on lui fasse place.
Résigné à subir ma punition, désireux d’aller jusqu’au bout de celle-ci je n’en menais pourtant pas large,
devinant qu’elle serait sans pitié.
Une fois entré elle m’intima l’ordre de retirer mon pantalon en cuir et commença à compter : 1, 2,
3,…
Le pantalon baissé cela ne suffit pas et je du retirer les chaussures pour l’ôter complètement, le
compteur continuant à tourner…
Chaussures et pantalon ôtés ce fut le tour des chaussettes… 25, 26, 27.
27, soit 3 au cube, remarque que je me garda bien de faire devinant la suite.
Il me fut donné l’ordre de me positionné allongé sur un banc, dos et fesses offerts, mon string en cuir ne
cachant pas grand-chose de ce côté-là.
La suite suivit une règle simple mais redoutable : je devais recevoir des séries de 27 coups avec
chacun des multiples instruments que j’avais sur moi : cravache, cravache de dressage, fouet, paddle.
Elle marqua un intérêt particulier pour ce fouet qu’elle jugea de suite avec raison comme n’ayant jamais
servi et me demanda si j’acceptai de lui offrir, chose que je ne su refuser bien que sachant ne pas avoir les moyens d’acheter un tel objet de sitôt.
A ces instruments s’ajoutèrent ses talons qui frappèrent mon dos, sans doute aussi ses mains ou celles de
collaborateurs (à un moment j’ai cru comprendre qu’elle avait demandé à un de ses esclave de me fesser).
J’ai du compter les coups, pour certaines séries par ordre croissant, pour d’autres par ordre décroissant,
j’ai du aussi la remercier à chaque fois d’un « merci maîtresse» (ou « madame » ?) difficile à prononcer quand le rythme s’accélérait.
De toute évidence certains instruments servirent pour plusieurs séries de coups, cela dura longtemps mais
si elle commença très durement elle su par moments alterner des coups modérés pour me ménager.
Evaluant l’épreuve subie elle su l’adoucir par des parenthèses aux cours desquelles je du l’embrasser
au-dessus des seins et m’enivrer de son parfum, lécher ses jambes, ses cuisses et me troubler au contact de ses effluves intimes.
Par moments elle manifestait son intérêt pour mon cul, il me semble même qu’entre deux séries de coups
elle y déposa du lubrifiant. J’ai le souvenir d’avoir sous les coups les moins durs remué mes fesses me mettant dans la posture de la chienne en chaleur que je devinais qu’elle voulait que je
sois, que je voulais aussi être entre ses mains ayant en tête la transexualité de son esclave et ce que cela pouvait supposer quant à ses goûts pour la féminisation et peut-être aussi la
femellisation.
Quand les derniers coups furent donnés elle répondit à cette attente, me fit me cambrer, offrir mon cul et
commença en experte le travail de mon trou, le lubrifiant, le doigtant avec douceur, le forçant progressivement mais sans jamais aller plus loin qu’il n’était en état de supporter, l’excitant
pour mieux le faire céder.
Elle n’alla jamais trop loin, elle me fit prendre la bonne position et m’honora grandement en me demandant
de tourner la tête vers elle pour un baiser que je n’espérais pas, un baiser animal des plus troublants : merci.
Sa main ne pu entrer complètement en moi mais m’honora longuement le fondement avant de se
retirer.
La punition s’était terminée par une récompense mais je demeurais sa possession.
Peut-être est-ce à ce moment qu’elle me demanda de lui offrir une deuxième coupe de champagne, mon
portefeuille commençait à paniquer mais je n’ai pas protesté.
Elle me donna l’ordre de la rejoindre près du bar dans ma nouvelle tenue : sans chaussures ni
pantalon, portant à la main mes affaires.
Alors que nous étions de nouveau près du bar, sans doute après qu’elle ait bu cette autre flutte de
champagne, elle me donna l’ordre de la porter sur mon dos jusqu’au fumoir situé dans la partie supérieure de l’établissement. J’ai tenté alors de lui parler d’Angela qui m’avait fait demander par
Frédéric (à moins que ce ne fut une délicate initiative de ce dernier) mais elle ne me laissa pas parler et j’ai eu peur d’insister.
Arrivé au fumoir elle voulu que je l’y suive mais je suis brusquement sorti de ma soumission pour
manifester mon net refus : NON je ne m’exposerai pas à la fumée, c’était la seule limite que je lui demandais.
Là encore j’ai voulu de loin lui parler d’Angela mais je ne le pu, elle était trop loin de moi et je
n’envisageais pas de crier.
Je redescendis alors, ne sachant plus quoi faire, ne sachant plus comment gérer ce double don que j’avais
fait pour cette soirée envers ces deux maîtresses.
Louise me suggéra vicieusement que je n’étais pas son esclave et donc libre de faire ce qui me plaisait,
je l’ai soupçonné de vouloir éliminer ainsi un concurrent.
Diégo lui me tint un discours opposé : Messaline semblait m’apprécier et il serait mal venu de ma
part de l’abandonner en douce sans lui dire la vérité. Mais comment lui dire ce qu’il en était, je l’avais déjà timidement essayé sans succès alors que j’étais près d’elle or nous étions
désormais séparés par le mur de la fumée !
Je la revis rapidement, sans réaliser qu’elle avait sans doute du revenir pieds nus du fumoir, je la revis
et me força à lui parler d’Angela à laquelle je devais de me livrer également. Lui ayant demandé ma liberté elle me l’accorda mais alors que je l’accompagnais jusqu’au vestiaire son idée évolua
et quitta les lieux en me laissant dans le doute et évoquant sa déception.
Même si mon désir de retrouver Angela pour sa dernière soirée parisienne sachant qu’elle reprenait l’avion
le lendemain je vis partir Messaline avec la crainte d’être passé à côté de celle qui aurait pu faire de moi son esclave, Angela étant trop éloignée pour que je puisse trop parier sur
elle.
Je devinais que cette punition laisserait des traces que j’espérais, j’ignorais que ce furent ses ongles
qui me laisseraient les marques les plus tenaces, marques pour certaines encore visibles une semaine plus tard.
:
Errant dans le présent en espérant retrouver peu à peu les mots tus du passé, je regarde l'avenir avec les yeux d'un nouveau-né, ressuscitant lentement après une parenthèse de 20 ans.