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Vendredi 18 septembre 2009
Je connaissais ce site depuis fort longtemps, peut-être même plongeait-il ses racines dans ce minitel où j’avais perdu tant de temps, d’argent, d’énergie et de foi en l’homme. Pour une raison que j’ai oubliée, sans doute suite à une malhonnête astuce laissant espérer une fausse gratuité, j’en étais membre. Sans avoir jamais usé des fonctionnalités payantes celui-ci n’était devenu qu’un nom qui se rappelait à mon bon souvenir pour des «offres promotionnelles » récurrentes qui ne faisaient que souligner son manque de dynamisme et le coût trop élevé de ses prestations.
Ce jour-ci cependant ce site trop vénal revêtait un intérêt nouveau en tant qu’organisateur d’une soirée dans un lieu que j’affectionnais. Je m’étais promis de retourner dans ces fameuses caves parisiennes quand les mœurs enfin bien imprégnés de l’interdiction d’enfumer son prochain rendraient une telle visite non risquée pour mes petits poumons. Les temps semblaient enfin propices à pareille aventure et cette soirée s’annonçait comme étant l’occasion que j’attendais.
Comme souvent une prévente à un coût réduit permettait de substantielles économies sur le prix d’entrée et comme à mes précédentes soirées je pris le chemin du quartier du Père-Lachaise où siégeait le magasin vitrine médiatisée du BDSM parisien.
Bien que n’ayant pas pu vraiment communiquer avec Elle depuis un trop long moment, bien que commençant à désespérer la voir nous accorder une rencontre avant longtemps, avant qu’il ne soit trop tard, je pensais à Elle, je pensais à sa douceur, à sa bonté, sa sensualité, à tous ces possibles sensuels, tendres, amoureux, amicaux, … à tous ces partages que je rêvais de connaître avec Elle.
Mais je n’avais pas non plus oublié celle qui m’avait tourmenté une semaine avant, celle à laquelle je m’étais livré dans la souffrance et la complicité, celle qui m’avait si profondément marqué que je rêvais de devenir son esclave, que j’imaginais comme pouvant être cette maîtresse nous entraînant dans une relation progressive complice. N’ayant pas eu de réponse au message que je lui avais laissé après avoir enfin retrouvé sa trace sur la Toile je me demandais si je n’étais pas déjà tombé dans l’oubli et si l’excitation de son retour à New York n’avait pas déjà effacé de sa mémoire le petit maso français. Je commençais à regretter de ne point avoir insisté pour la revoir avant son retour à New York, voir même de ne pas avoir insisté pour la raccompagner à son hôtel à l’issue de la soirée de notre rencontre.
C’est partagé entre ces deux coups de foudre d’apparences si opposées, mes pensées leur étant toutes consacrées, que je passai la rouge porte du magasin.
Ma surprise n’eut d’égale que ma joie quand, à peine entré, je vis ma belle tourmenteuse sourire à ma vue, heureusement surprise de retrouver celui qui fut son jouet favori une semaine plus tôt.
Nous étions tous deux en ces lieux avec le même objectif de participation à cette soirée !
Petite errance dans le magasin, retrait des fameuses places,… il était temps pour elle et pour moi de quitter les lieux, elle pour rejoindre son hôtel, moi pour faire un saut dans des magasins encore mal connus que je comptais explorer.
Il est des moments dans l’existence où il faut savoir forcer le cours des choses pour ne point avoir à regretter des chances gaspillées. Elle recherchait certains articles pour cette soirée, je lui expliquai qu’elle trouverait peut-être gants et casquette en cuir dans ces magasins que je m’apprêtais à visiter.
Apparemment peu motivée pour courir en ces boutiques pour un résultat trop aléatoire nous conclurent pour une marche jusqu’au quartier de son hôtel.
La marche fut,… parlante !
N’ayant pas osé trop l’accaparer la semaine précédente je me rattrapai, d’autant que ma joie décuplait mes capacités linguistiques.
Quand je l’ai laissée sur ce pont rejoignant l’île Saint-Louis j’étais heureux de la sentir toujours satisfaite de son « soumis » enthousiaste.
Je la quittai le cœur léger de savoir que nous nous retrouverions bien après le soleil couché.
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