Mardi 18 août
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J’ai retrouvé un message que je comptais poster pour inaugurer mon aventure bloguesque et une nouvelle année, l’année
2009.
J’avais un peu oublié l’état d’esprit dans lequel je me trouvais alors et l’utilité d’avoir un lieu où déposer à l’occasion mon vécu,
mon ressenti, mes impressions, mes joies ou maux en mots apparaît ici encore plus clairement.
C’était le 11 janvier 2009 :
Bonne année ?
Année de m… aimerais-je hurler.
Etrange envie que de vouloir hurler de telles choses.
Voilà 20 ans que je le connais, voilà peu qu’il est père, nouveau rôle qui m’a valut une réflexion sur mon langage peu
châtié.
Mon langage peu châtié ?
A la réflexion il n’est effectivement peut-être pas tout à fait lisse ce langage, sans doute est-il encore aujourd’hui marqué par
cet élan de rébellion mesurée contre une éducation trop stricte et trop souvent stupide.
Serais-je alors une sorte d’adolescent attardé enfermé dans une image de rebelle qu’il cultiverait irrationnellement ?
Quand bien même ma rationalité peut à l’occasion s’assoupir je me soupçonne trop rationnel pour pouvoir être ainsi décrit.
Non les « gros mots » ont une fonction qui dépasse celle d’afficher un statut de rebelle en nous dispensant de dépenser
l’énergie nécessaire à être pleinement une chose. L’usage des « gros mots » peut être autre chose qu’une sorte de logo nous épargnant la fatigue d’Etre.
Sans doute ai-je vu aussi dans ces mots une violence permettant de crier les choses que tous ne voulaient pas entendre, violence
permettant aussi de dévoiler mes colères, colères que j’ai, je le crains, nombreuses.
Besoin adolescent de se faire entendre, plus tard besoin adulte de faire ressortir ses colères.
Et puis parfois aussi le poids des habitudes jugées ici mauvaises par un maintenant père de famille.
Mais pourquoi donc vouloir hurler « année de merde » en place et lieu des doux vœux
d’usage ?
J’ai envie d’hurler que je ne vais pas bien, que je traverse une période de grande fatigue, d’abattement, que mon rocher est
redescendu bien bas et que Sisyphe se demande où puiser les forces qui pourraient lui faire atteindre durablement un sommet, même modeste, où il pourrait souffler.
Voilà des mois que je vais mal et je n’en peux plus de traverser les douleurs de la vie seul.
Je ressens dans ma chair ma mortalité depuis quelques mois, depuis cet instant couperet où je passa dans la catégorie des
personnes ayant eut un accident cardio-vasculaire.
Froid, stress, sac à dos,… autant de facteurs favorisant le retour du douloureux avertissement : je suis
mortel.
Voilà maintenant plus de 20 ans que je suis exposé à une autre épée de Damoclès mais celle-ci ne devait à priori pas me tuer d’un
coup et j’avais jusqu’alors vécu non pas tant avec l’idée d’une possible mort imminente que… mais c’est je pense une autre histoire vers laquelle je reviendrai probablement au gré de ma
plume.
Se laisser porter par la plume, écrire pour se libérer, faire sa catharsis, mettre en mots des instants vécus pour espérer ne pas
tout à fait mourir, pour ne pas laisser complètement mourir une infime parcelle du vécu humain.
J’ai vu bien des blogs artistiquement conçus, je ne suis pas certain de vouloir, et aussi pouvoir, rivaliser sur le plan
esthétique, je serais déjà bien heureux si jamais je parviens à extirper ce fond enfoui en moi.
Je suis plein de colères et si je ne sais pas toujours trouver des mots sucrés, ou plutôt trouver la force de les vouloir
chercher, n’en déduisez pas pour autant que je vous hais. Même les personnes que j’aime peuvent connaître mes silences, peut-être aussi par moments car les mots me semblent trop insignifiants
quand mon amour est trop grand.
A l’instant je réalise que j’aimerais pouvoir aller au bout de cette expérience pour l’offrir à toutes ces personnes que je n’ai
pas su aimer. Se savoir aimé aide à se sentir exister, à vivre.
Année 2008 je te hais, année 2009 je t’appréhende.